
Trois accords intergouvernementaux, quatre mémorandum d’entente entre les deux pays, et l’apport du secteur privé français dans divers domaines stratégiques. Les contrats imposants que les deux présidents ont présenté à la presse, à l’issue d’un entretien bilatérale de plus d’une heure, le 16 janvier au palais de l’Elysée, font ressortir des projets de 4 millions d’euros en don et de 100 millions d’euros en prêt. Le secteur privé (que le président angolais rencontrera le 17 janvier au Medef pour un forum d’affaires), s’est avancé pour plus de 430 millions d’euros de contrats et investissements.
Voici la liste intégrale des accords signés entre les deux pays partenaires pour consolider les liens d’amitié et de coopération dans tous les domaines entre le France et l’Angola :
-Un accord intergouvernemental en matière de sécurité intérieure visant à établir des relations de coopération institutionnelle et technique entre la France et l’Angola. Il a pour objet d’établir des relations de coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière, le terrorisme, la criminalité transnationale, les trafics illicites ou la traite des êtres humains.
-Le renouvellement d’un accord arrivé à échéance en avril 2024, dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la science, de la technologie et de l’innovation, concernant la mobilité d’étudiants, de chercheurs et d’enseignants, le soutien à la formation ou le développement de partenariats entre institutions
-Le renouvellement de l’accord général de coopération entre les deux pays, de 1982 dans les domaines de l’éducation, de la culture et des industries culturelles et créatives, du sport, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’archéologie, de la santé ou encore du spatial. Ces axes de coopération favorisent un développement économique réciproque, dans une logique de préservation de l’environnement et d’autonomisation économique des femmes.

-La mise en place de consultations politiques annuelles pour approfondir les échanges entre la France et l’Angola sur les grands enjeux internationaux et travailler à des initiatives diplomatiques conjointes, sur les problématiques multilatérales.
-Dans le domaine sportif, pour promouvoir la coopération dans le sport, notamment auprès des jeunes, la formation des professionnels, la médecine sportive, le développement du sport pour les personnes en situation de handicap et l’inclusion sociale par le sport.
-Dans le domaine de la biodiversité, pour la réalisation du projet Palanca Yetu de préservation de la biodiversité en Angola, portée par l’AFD à hauteur de 4 millions d’euros en don. Ce projet vise à renforcer la préservation des aires protégées de Cangandala et de Luando afin de sauvegarder la Palanca Negra Gigante, emblème national angolais, menacé d’extinction.
-Pour la réalisation d’un projet d’irrigation en Angola, porté par l’AFD avec un prêt de 100 millions d’euros, au service de la sécurité alimentaire. Le projet s’inscrit dans le cadre du développement du partenariat agricole et agro-alimentaire bilatéral visant à soutenir la diversification de l’économie angolaise.
Le secteur privé français mobilise son expertise et les financements, pour plus de 430 millions de contrats et investissements
Il s’agit d’appuyer les projets prioritaires de l’Angola, dans les domaines de la santé, de l’eau, de la météorologie et du spatial. Les projets ainsi soutenus par les banques françaises, comme la Société générale, vont consister à renforcer l’accès aux services de base, en particulier dans le domaine de la santé. Ils permettront également à l’Angola d’accéder aux technologies qui lui assureront une meilleure maîtrise de son territoire, avec un service de météorologie aux standards internationaux et un satellite d’observation de la terre.
-Pour la santé, l’audit de la maternité Augusto Ngangula à Luanda, en vue de sa réhabilitation et de son extension, sera réalisé par la Société française d’équipements hospitaliers SFEH, pour le ministère angolais de la santé. Par ailleurs, le projet de construction, par SFEH, d’un hôpital ophtalmologique à Luanda dédié au suivi des pathologies de la tête et du cou, peut désormais être engagé, le ministère des finances ayant donné son accord pour l’entrée en vigueur du contrat entre SFEH et le ministère de la santé. Enfin, la construction d’un laboratoire de contrôle du médicament, fourni par SFEH au ministère angolais de la santé, peut également démarrer, le ministère des finances ayant donné mandat à la Société générale pour le financement de ce laboratoire.
-Dans le domaine de l’Eau, dans le cadre de l’un des projets (PROAGUA) confiés à Suez pour améliorer la performance de l’entreprise publique de gestion de l’eau de Luanda (EPAL), un mémorandum a été signé entre Suez et l’EPAL.
-Un contrat entre Météo France International (MFI) et l’Institut national pour la météorologie et la géophysique (INAMET) a été signé pour notamment le renforcement de compétences et la fourniture d’équipements. Le financement sera assuré par la Société générale.
-Pour le spatial, Airbus et Mintélécoms sont intervenus pour signer un avenant au contrat de 2018 pour la fourniture d’Angeo-1, satellite d’observation de la terre. La Société générale financera le projet.
La création de la chambre de commerce France-Angola a également été annoncée à l’occasion de cette visite d’Etat. Une forte mobilisation française pour l’Angola qui entre cette année dans le cinquantenaire de son indépendance.
Carmen Féviliyé