Depuis mercredi, des tirs à l’arme lourde provenant de combats entre l’armée et des rebelles Maï-Maï retentissent aux abords de cette ville de l’est de la RDC, près de la frontière avec le Burundi, a-t-on appris de sources concordantes. Face aux troubles, la mission de l’ONU en RDC (Monusco) a déployé des troupes le même jour.
Les tirs ont commencé à retentir mercredi à proximité de cette ville de 500 000 habitants, séparée de Bujumbura, la capitale du Burundi, par le lac Tanganyika, et située à 120 km au sud de Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu.
Jeudi matin, les combats sont parvenus au coeur de la ville. « Ça tire de partout. On ne sait pas qui contrôle la ville tellement nous ne pouvons quitter nos maisons », a déclaré par téléphone à l’AFP Mgr Sébastien Muyengo, évêque catholique d’Uvira, deuxième ville de la province du Sud-Kivu. « Depuis 5h, les Forces armées de la RDC (FARDC) affrontent les rebelles au niveau du port de Kalundu. Les rebelles attaquent Uvira à partir du lac Tanganyika », a déclaré un habitant dont la maison est située à côté du port.
Des troupes de la Monusco déployées
« L’enjeu pour le moment est de protéger cette ville », a déclaré un responsable de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). Jeudi matin, la Monusco a annoncé avoir déployé des troupes pour sécuriser Uvira. « Tous les auteurs, en particulier ceux qui parrainent des groupes armés ainsi que ceux qui ont des responsabilités de commandement, seront tenus responsables de violations des droits de l’Homme », a averti le chef de la Monusco, Maman Sidikou.
Chasser Kabila du pouvoir
Dimanche, des combats étaient déjà signalés à une quarantaine de kilomètres d’Uvira dans le territoire voisin de Fizi, a indiqué Mgr Muyengo. Un ancien officier, William Yakutumba, général autoproclamé à la tête d’une milice qui porte son nom, a affirmé lundi dans un enregistrement audio vouloir chasser le président Joseph Kabila du pouvoir. En 2009 déjà, le groupe de William Yakutumba avait déjà été accusé par Kinshasa d’être à l’origine de violents affrontements à l’encontre des forces de l’ordre congolaises dans le Sud-Kivu.
Les Maï-Maï sont des groupes « d’autodéfense » constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour lutter contre des combattants ougandais ou rwandais. Mais certains n’ont jamais rendu les armes.
Par AFP et Jeune Afrique
Un soldat des Forces armées de la RDC (FARDC) à Béni, en République démocratique du Congo, le 19 août 2016. © AFP / KUDRA MALIRO
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