Congo: quelle offre d’investissements aux investisseurs français?

Anatole Collinet Makosso, Premier ministre du Congo lors de sa prise de parole devant les investisseurs français à la CCI de Paris @ AAFC
Anatole Collinet Makosso, Premier ministre du Congo lors de sa prise de parole devant les investisseurs français à la CCI de Paris @ AAFC

Anatole Collinet Makosso, Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement s’étaient rendus  à Paris en France, à la rencontre d’investisseurs. Un acte qui a posé la  volonté ferme du Congo de renouer avec la France, son partenaire traditionnel et de d’ouvrir de nouveaux débouchés aux nombreux investisseurs dans la capitale française intéressés par le Congo. Ceci pour répondre à l’urgence de la diversité économique et espérer faire face aux « 12 batailles » décrits dans le programme d’action du gouvernement congolais. 

La première sortie internationale consacrée à la France justifiée par l’importance des investissements directs de la France au Congo qui ont gardé leur niveau et qui se sont développés davantage : près de 200 entreprises avec 4 millions d’euros en investissements directs. S’ajoute à cela le fait que la France considère le Congo comme non seulement l’épicentre de la francophonie mais encore un pays important pour la francophonie économique, par le partage de l’Ohada, de la langue et de la culture. Ce lien fort justifie la volonté de la France de s’inscrire dans la feuille de route du Premier ministre congolais et l’accompagner dans ses “12 batailles”.

Une course à la diversification pour insérer l’économie congolaise dans les chaines de valeurs mondiales avec des exigences en PPP et en contenu local, notamment dans le secteur des hydrocarbures. En effet, le législateur congolais vient d’augmenter cette exigence de local content dans le code réformé des hydrocarbures, de 10% à 25% des dépenses en local.

Le nouveau deal entre le Congo et les investisseurs français : les défis à relever

Le Congo reste un pays important pour la France : près de 170 entreprises françaises ont répondu favorablement à l’invitation d’investir au Congo du gouvernement Makosso à la CCI  (le 26 août, à Paris), tout comme le démontre la relation étroite entre la France et la chambre de commerce de Pointe-Noire qui assurent des relations économiques équilibrées par la formation et la transmission aux entreprises des deux nouvelles exigences qui s’imposent dorénavant aux entreprises : l’écologie et les nouvelles technologies.

Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a demandé aux autorités congolaises un climat des affaires favorable. Un souhait appuyé par Etienne Giros, président-délégué du CIAN, lors de sa prise de parole à la CCI de Paris, qui a rappelé que  « les  entreprises redoutent l’instabilité, l’injustice et l’instabilité des règles ». Etienne Giros a également transmis le vœu des investisseurs français de « mettre en place une structure pratique », « comme une agence d’investissement », pour encadrer et développer les relations internationales et « créer des voies de passage » entre les deux pays. Le Congo doit, pour sa part, fournir une liste de projets et d’investissements, sans laquelle la tâche des entreprises est rendue difficile.  Concernant la formation, les investisseurs français ont émis l’idée d’un label de formation professionnel. Quant au local content, la promesse a été faite de diminuer le nombre d’expatriés employés par les entreprises françaises au Congo au profit des talents nationaux.

Etienne Giros, président-délégué du CIAN répondant  au Premier ministre du Congo et à sa délégation congolaise à la CCI de Paris @ AAFC
Etienne Giros, président-délégué du CIAN répondant au Premier ministre du Congo et à sa délégation congolaise à la CCI de Paris @ AAFC

De leur côté, les autorités congolaises ont mis en avant une législation fiscalo-douanière adaptée et des zones industrielles spéciales prêtes, installées et équipées ainsi que la défiscalisation des investissements dans l’agriculture et le numérique.

Les « 12 batailles » du Congo : autant d’opportunités d’investissements à saisir

Les chantiers décrits dans le programme d’action du gouvernement Makosso sont au nombre de 12 et concerne des secteurs plus importants les uns des autres:

  1. La santé
  2. Réduction de la dette par une politique économique rigoureuse et équilibrée
  3. Economie diversifiée
  4. Politique sociale juste et solidaire
  5. Culture créative
  6. Encadrement et éducation de la jeunesse
  7. Paix et sécurité
  8. Démocratie consensuelle
  9. Diplomatie ambitieuse
  10. Environnement sain et développement durable
  11. Décentralisation effective
  12. Bonne gouvernance

La promesse a été faite de diminuer le nombre d’expatriés employés par les entreprises françaises au Congo au profit des talents nationaux.

La France affirme soutenir le Congo dans ces « batailles » qui révèlent des opportunités d’investissements dans des secteurs clés comme l’agrobusiness, le réseau hydrographique, la pêche et l’élevage, le bois et la transformation locale, le transport et la logistique, le tourisme, les télécoms, l’environnement, les mines, les infrastructures en partenariats public-privé. Face à ce challenge, la France dit rester « liée au Congo » dans la promotion des affaires et des investissements et soutenir la diversification de l’économie du Congo, qui possède un potentiel gigantesque par la richesse de ses forêts et son sous-sol, sans oublier les hommes qui en sont  la première richesse.

Hormis l’exigence du contenu local, les autorités congolaises appellent au partenariat entre les entreprises françaises et congolaises. Concernant la sécurisation des investissements, un club « Partenariat PPP » a été créé à Paris en août.

Une tâche titanesque, un défi gigantesque que se donne à relever en seulement 5 années de mandat, Anatole Collinet Makosso.

Carmen Féviliyé

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A propos CARMEN FEVILIYE 808 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France