Mobilité et Evénementiel -Bill Diara : “Il n’y a pas de position claire chez nous concernant la question de vétusté des véhicules.”

Bill Diara@Bill Diara
Bill Diara@Bill Diara

Le startupper sénégalais  hors pair a cofondé et dirige MTICK, l’entreprise innovante dans la billeterie, dans la mobilité et l’événementiel en Côte d’Ivoire.  Dans un langage simple et sincère, le jeune et populaire chef d’entreprise nous fait entrer dans son univers. Bill Diara,  qui se définit  comme”un collaborateur quelconque à la tête d’une organisation”  nous décrit ses réussites, ses défis et ses difficultés. Une interview AAFC autour de la problématique de l’entreprenariat en Afrique.

AAFC: Parlez-nous de votre entreprise. Quel est son coeur d’activité? 

Bill Diara : Nous sommes connus dans le transport depuis maintenant 6 ans à Abidjan en Côte d’Ivoire,  où nous avons commencé avec le transport interurbain. Nous avons implémenté la solution à Dakar en 2017.  Nous avons conduit nos activités sur la billetterie à partir 2018, afin d’accompagner les acteurs dans l’événementiel, où nous sommes beaucoup plus connus au Sénégal, mis à part l’activité de l’aéroport Blaise Diagne. Donc, pendant presque deux ans et demi, la majorité de nos collaborations étaient dans l’évènementiel. Pour l’aéroport, nous gérons la plateforme de mobilité. Les VTC, taxis et les bus peuvent être réservés directement sur la plateforme où il est possible encore d’acheter un ticket et bénéficier d’une prestation par les différents acteurs sur la plateforme de l’aéroport.

Quelle est votre stratégie pour les activités de l’événementiel et de ticketing ?

La stratégie est très simple : aujourd’hui nous avons beaucoup travaillé sur la qualité de nos prestations. Nous nous sommes concentrés sur ce qui améliorait le quotidien pour faciliter au client la possibilité de bénéficier d’un ticket en lui donnant des informations nécessaires. En parallèle, les transporteurs et les promoteurs bénéficient d’une plateforme leur permettant de gérer de manière très simple les places disponibles et les accès au niveau de leurs services. Ensuite, nous avons embrayé sur une bonne campagne de communication avec les différents moyens à notre disposition, comme en digital. Nous avons aussi travaillé sur l’affichage à Dakaret avons également beaucoup utilisé les  médias afin de nous faire connaitre à notre clientèle.

Des concurrents sur le marché?

Moi, j’ai tendance à dire que nous n’avons pas de concurrents. Après, nous pouvons voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Mais dans ma perception, je n’ai pas de concurrents car aujourd’hui aucun acteur ne propose une activité aussi transversale, que ce soit dans le transport ou  l’évènementiel. Nous concevons les tickets et accompagnons les acteurs sur leurs évènements, tout comme l’édition et l’impression des tickets. Notre activité étant transversale, nous n’avons pas vocation à concurrencer ces partenaires, qui sont des acteurs qui peuvent néanmoins se greffer à nous grâce à notre clientèle et à notre visibilité.  Sur la partie événementielle et la vente de tickets, nous avons aussi des moyens de synergie qui permettent aujourd’hui d’avoir du volume et de l’activité, du référencement au niveau de la plateforme. Oui, il y’a des acteurs présents. Mais je ne les considère pas comme des concurrents.

Je n’ai pas de concurrents. Aujourd’hui aucun acteur ne propose une activité aussi transversale

Et vos collaborateurs ?

Pré-Covid nous étions à 14 collaborateurs au Sénégal et 2 à Abidjan. Sinon nous étions une équipe de 16 personnes, y compris moi,  à temps plein. Aujourd’hui, à cause du Covid qui a fortement impacté nos activités de transport et de l’événementiel, nous sommes en train de resserrer les équipes. Actuellement, nous sommes autour de 6 voire 8 personnes. Bien entendu, l’idée c’est de quand même avoir de la relance et repartir sur une croissance qui va nous permettre de recruter à nouveau.

Quel est le profil de collaborateurs que vous recherchez ?

Disons les choses telles qu’elles sont : en Afrique, nous avons un problème de formation. Sur beaucoup de pays où j’interviens, nous avons encore des formations qui sont très classiques, pas forcément orientées vers le digital. Aujourd’hui, je me concentre beaucoup plus sur l’implication de mes collaborateurs. Que ce soit dans le transport, surtout  avec l’activité de l’aéroport , j’ai besoin de personnes impliquées pour pouvoir accompagner et être au service du client, à respecter ce fameux slogan « le client est roi », même si de plus en plus on se rend compte qu’il faut quand même modérer ce principe. Mais le client reste quand même roi chez nous.

Je  me définirais  plutôt comme un collaborateur quelconque à la tête d’une organisation

Dans le domaine événementiel aussi, les concerts se tiennent à minuit voire une heure du matin. Là encore il faut beaucoup d’implication, il faut avoir cet esprit de famille. C’est ça la culture de notre entreprise. Donc, travailler sans compter forcément ses heures et  bien entendu avoir la rétribution nécessaire pour pouvoir subvenir à son quotidien. J’assure aussi un rôle de formateur sans pour autant être très pédagogue, mais j’essaie d’accompagner au mieux mes collaborateurs pour qu’ils puissent monter en puissance et gagner en compétence.

Vos liens avec l’International ?

L’Afrique de l’ouest apporte  déjà l’international à mon activité. Ensuite, comme je l’ai dit, j’ai commencé mon activité en Côte d’Ivoire, mais je suis sénégalais. J’ai commencé mon activité en Côte d’Ivoire pour la simple raison que c’est un marché beaucoup plus mature en termes de transport. Ensuite, l’idée a été de remonter progressivement vers le Sénégal, mon pays, en passant par le Burkina, le Mali, de créer ce corridor, de faire d’Abidjan un hub et d’aller jusqu’à Niamey. Mais les circonstances ont fait que, finalement, le Sénégal  soit  le deuxième pays que j’ai lancé.

Je suis fier de l’activité que je mets en place avec l’aéroport, une sorte de guichet unique qui permettrait de gérer la valeur ajoutée du tourisme

Il faut savoir encore que j’ai effectué le début de ma carrière professionnelle en France dans des structures importantes et des PME pendant une dizaine d’années. Donc, je fais toujours cette rotation entre Abidjan, Bamako, Ouagadougou et Dakar. Je cherche bien-sûr à m’étendre à d’autres pays. Je garde une grande proximité avec les pays de l’Occident, comme la France, l’Allemagne, l’Italie parce qu’ils restent des pays où j’ai beaucoup évolué, où nous trouvons des choses adaptables à nos réalités réciproques et des partenaires.

Quelles sont ces « choses adaptables » de l’Europe vers l’Afrique ?

Je ne suis pas en train de réinventer la roue. Il y’a, par exemple dans le transport ou l’événementiel,  des activités qui existent déjà là-bas et que nous mettons en place ici aujourd’hui. Par contre, ce dont je suis fier, c’est l’activité que je mets en place avec l’aéroport, une sorte de guichet unique qui permettrait de gérer la valeur ajoutée du tourisme. C’est complexe. Ce n’est pas encore finalisé.

Il faut prendre une décision en fonction de sa culture et de ses sensibilités

C’est un produit que j’ai commencé à mettre en place avant la crise sanitaire. Ce produit à des similitudes avec une idée de l’ancien Premier ministre français qui parlait de renationaliser les valeurs ajoutées du secteur du tourisme, en créant une plateforme où mobilité et hébergement se regrouperaient. Je pense que cela n’a pas encore abouti car depuis un an, je n’ai pas encore entendu une stratégie se développer sur cette idée comme nous sommes en train de la mettre en place aujourd’hui. On voit par là que l’Occident s’est intéressé plus tard que nous à ce genre de produit. Mais peut-être iraient-ils plus vite que nous.

Quelles autres difficultés avez-vous rencontrées ?

Tous les entrepreneurs rencontrent des difficultés. Notre complexité de terrain de l’Afrique nous fait rencontrer des difficultés quotidiennement, si ce n’est de manière régulière. Des difficultés, c’est sur le plan des ressources humaines, sur le plan financier, sur le plan légal, etc.

On perçoit vos besoins à travers vos difficultés. Vous confirmez? 

Complètement. Je pense que c’est une lecture qui est globale. Aujourd’hui, les différents financements des start-up aux Etats-Unis relèvent de milliards de dollars. En Occident, à hauteur de millions d’euros et actuellement en milliards de dollars parce que la France a fait 5 à 6 licornes en très peu de temps. En Afrique, on lève en milliers d’euros, donc le million de FCFA. Cela commence aussi à progresser. Je pense que les mentalités vont évoluer. Ensuite, comme je le disais, il y’a les compétences. Les finances, les compétences, ce sont des choses auxquelles on ne peut pas pallier, mais par contre on peut pallier à la régulation, à la législation du marché parce que cela relève de l’administratif et des gouvernements.

Qu’est-ce qui vous freine le plus ?

C’est le manque de cadres. Cela constitue un frein mais pourrait être une opportunité. Aujourd’hui il n’y a pas de cadre légal sur quoique ce soit. Si je reviens dans mon secteur de mobilité par exemple, c’est très compliqué. Il n’y a pas de loi ou de position claire prise chez nous concernant la question  de vétusté des véhicules. On voit des véhicules qui sont beaucoup plus vieux que moi par exemple et ce n’est pas à la hauteur de ce que la capitale sénégalaise dégage. C’est pareil en Côte d’Ivoire, alors que déjà beaucoup de pays ont règlementé dans le domaine. Le domaine n’est pas complètement régulé. Cela ne motive pas les investisseurs à venir. En même temps, ça crée aussi une sorte de dégradation du marché.  Ces difficultés expliquent l’absence de formations ou de personnes qui s’intéresseraient  à structurer ces produits. Et puis, pas de compétence, pas d’investissements !  Tout cela est lié.

L’implication et l’esprit de famille,  c’est ça la culture de notre entreprise.

Quelles sont vos réussites ?

C’est de prendre des ressources qui ne sont pas forcément au niveau, les porter à la compétence recherchée et les faire progresser. Et puis la contractualisation avec des acteurs stratégiques malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer sur le terrain. Avec l’aéroport et l’internationalisation sur deux pays, les gros partenariats sont faits sur l’événementiel. Nous avons travaillé dans l’organisation du Ballon d’Or africain, en accompagnant notamment sur la mobilité. Ce qui me vient à l’esprit aujourd’hui, c’est une réussite au quotidien qui nous permet de continuer à aller de l’avant et d’y croire.

Comment décririez-vous vos prochains défis ?

Règlementation, financement, ressources humaines. C’est cela qui nous permettra de passer à un autre niveau. Et puis, intéresser les très gros acteurs, ce qui va mettre les projecteurs sur nos pays qui sont en plein essor, avec des entrepreneurs qui ont énormément de talents.

Quelle est votre vision du rôle de l’entrepreneur en Afrique ?

Je ne pense pas que le rôle de l’entrepreneur en Afrique diffère du rôle de l’entrepreneur des autres pays, a part qu’il y’a certaines conditions qui font qu’il doit régler des problématiques existantes. Le rôle de l’entrepreneur, c’est d’inspirer, avoir un “rôle modèle”. C’est de tout simplement s’épanouir dans un secteur d’activité, d’avoir de la passion. Donc, je pense qu’il n’y pas de profil particulier, parce que  les profils que nous avons, sont diverses et variées, tout comme les motivations.

J’essaie d’accompagner au mieux mes collaborateurs pour qu’ils  montent  en puissance et gagnent  en compétence

Comment vous positionnez-vous dans les trois prochaines années ?

Je fais régulièrement cet exercice sans jamais avoir de résultat escompté. Je me donne les moyens, et je fais du mieux que je peux, en considérant le contexte de la pandémie. Sinon, pour les trois prochaines années, je vois mon entreprise continuer d’exister avec beaucoup plus de salariés. Je vois mon entreprise apporter plus de solutions dans le domaine de la mobilité et de l’événementiel. Ce sera également de restructurer, de réorganiser et de réadapter aux contextes qui se prêteront à nous. Mais ma vision, c’est de changer les choses au quotidien jusqu’au moment où il faudra mettre d’autres acteurs avec une énergie et des idées plus fraiches. Il faut continuer à maintenir ces emplois, ces solutions que nous voulons proposer aux personnes.

Parlons de vous. Nous voudrions en savoir plus sur votre expérience en France

Oui, mes expériences en France ont été effectuées dans quatre structures. J’ai fini ma formation en master à l’INSEEC Bordeaux puis à Paris. Je suis tombée dans le digital de manière hasardeuse en faisant une recherche de stage. Depuis j’ai continué dans le secteur. J’ai démarré chez KELKOO en tant que stagiaire, puis embauché par une boîte dans le digital. 

Le manque de cadres constitue un frein mais pourrait être une opportunité

Ce qu’il faut retenir dans ces différentes expériences, c’est que j’ai eu un rôle de « pompier », comme je me qualifie moi-même, parce que ce sont des boîtes qui cherchaient à changer et à réorienter leur stratégie. Ce sont des entreprises, qui, soit étaient en difficulté, soit ne connaissaient pas le métier.  Je venais en tant que « pompier » pour aider, accompagner et structurer les projets . J’ai pratiqué ce métier pendant huit ans avant de me lancer dans mes activités d’entrepreneur en Afrique de l’ouest en 2016

L’idée vous est venue lorsque vous étiez à Abidjan ?

Oui. mais l’idée ne venait pas de moi. Je travaillais  sur un projet de marketing communication avec mon ami, qui en parallèle, avait entendu parler d’un projet de ticketing sur MTIC. Nous étions à Abidjan où il y’avait ces problématiques d’information sur où trouver les billets etc. Ensuite j’ai été coopté pour travailler sur ces mêmes problématiques. Je suis venu à Abidjan ensuite à Ouagadougou pour voir comment les choses se pratiquaient sur le terrain. Nous avons travaillé jusqu’à commencer à gagner des concours avec des moteurs d’époque. Ensuite, nous nous sommes lancés en 2015. Nous avions eu nos premières réservations et clients en 2016. Nous avons continué sur cette lancée et fait évoluer le produit.

Il n’y a pas de loi ou de position claire chez nous concernant la question  de vétusté des véhicules

Quelles sont les valeurs que vous transmettez à travers votre entreprise ?

Ce sont les valeurs de travail. Le sens du travail n’est pas quelque chose de commun. Il faut être efficient, efficace et sérieux face à nos partenaires et clients. Il faut simplifier au maximum l’expérience utilisateur sur nos plateformes. Ce sont les types de valeurs que nous véhiculons dans notre entreprise.

Quel type de patron êtes-vous ? Est-ce que vos collaborateurs se sentent bien ?

Certains disent que je suis un patron directif. Mais moi, je ne le vois pas comme ça. Mais c’est plus pour plaisanter. En réalité, je suis un startupper. Je ne me prends pas la tête, je ne me prends pas plus que cela au sérieux avec mes salariés.

Seriez-vous du genre « jean-basket-veste » ?

Oui, c’est cela. Jean, basket et tee shirt effectivement. C’est ma tenue préférée. Si on n’a pas de rendez-vous et même en rendez-vous avec des geek, la tenue tong et short, ça ne me dérangera pas. L’essentiel, c’est qu’on puisse encore une fois faire présenter un travail sérieux et propre aux clients et aux partenaires. Maintenant, c’est vrai qu’on est dans un marché où l’habit compte. Donc on sait aussi tirer les gens dans cette direction là pour que ça ne soit pas mal perçu. Mais entre nous, à mes premières années j’ai beaucoup mis des tongs. Mais je me suis très vite rendu compte, que culturellement, ce sont des habitudes qui ne sont pas bien perçues. Et donc je garde mon jean-basket-casquette. Je ne me définirais pas comme un patron cool et mais plutôt comme un collaborateur quelconque à la tête d’une organisation qu’on essaie d’amener à être la plus structurée possible.

Vous êtes sénégalais, quel est donc votre plat préféré et quels sont vos hobbies ?

Je mange de tout. Je suis très content quand je viens à Paris. La gastronomie française est très bien. Il y’a un large choix. Et puis, malgré ce que certains véhiculent, Paris est une ville cosmopolite. Il y’a une variété en matière culinaire au Sénégal. L’attiéké-poulet-braisé est magnifique, tout comme le manioc. En tant que sénégalais, je ne suis pas fan de riz tous les jours, mais on fait comme on peut. Et sinon, si on veut manger comme à Paris, ça coûte excessivement cher. Je suis encore startup-per. Concernant mes hobbies, je pratique le sport pour entretenir ma condition physique, j’aime passer du temps le week-end avec mes amis, au moins une fois par semaine. En tant que bon entrepreneur, m’ennuyer. Ca me permet de réfléchir, de me projeter et de régler certains problèmes rencontrés dans la semaine.

Votre inspiration vous vient à quel moment de la journée lorsque vous vous” ennuyez” par exemple ?

Cela vient tout le temps. Je règle toujours les problèmes quasiment au fil de l’eau. Je prends des décisions parce que pour moi il faut toujours les prendre. Après elles peuvent être bonnes ou moins bonnes ou controversées, mais il faut prendre une décision en fonction de sa culture et de ses sensibilités. Apres, en matière d’inspiration au moment de la journée, je n’ai pas d’heure de préférence. Il faut simplement que je me concentre, sans téléphone, sansmessages, etc. Il m’arrive de me déconnecter de tout et de me concentrer sur moi-même. Mais, je ne fais pas encore de méditation !

Vous êtes jeune et trentenaire. Vous êtes un exemple à suivre. Etes-vous marié ? Avez-vous des enfants ?

Je suis marié, heureux dans mon mariage, avec trois enfants. Je fais la navette entre Paris où se trouve ma famille et l’Afrique pour le travail. Je n’expose pas mes enfants sur les réseaux, j’essaye de garder au mieux possible leur vie privée parce que je suis quelqu’un d’assez exposé, leur maman l’est aussi. Donc on essaie de les protéger au mieux.

Quelle est votre philosophie de la vie ? Comment prenez-vous la vie ?

C’est une question philosophique ! Comment je prends la vie ? Ca dépend des jours, des situations.De manière générale, je me définirais comme une personne optimiste. Je pense que dans la vie, on n’a pas forcément toujours ce que l’on mérité mais il faut se donner les moyens de sa politique. Et après, quelle est ma philosophie de la vie ? Beaucoup de choses sont indépendantes de notre volonté. Nous avons la volonté de faire ce qu’il y’a de mieux. Encore une fois, il faut choisir les directions vers lesquelles on a envie de se lancer, et être foncièrement convaincu de ce que l’on veut, de ce que l’on fait.

Propos recueillis par Carmen Féviliyé

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A propos CARMEN FEVILIYE 838 Articles
Juriste d’affaires Ohada / Journaliste-Communicant/ Secrétaire Générale de l'Union de la Presse Francophone - UPF section France