La cinquième édition des Africa Investments Forum ans Awards (AIFA) s’est tenue le 2 juin au Pavillon d’Armenonville à Paris. Plus de 500 hommes d’affaires d’Afrique et de l’international se sont retrouvés pour des échanges d’opportunités business et débattre sur les problématiques actuelles d’investissement sur le continent.
Conférences, remise de trophées et networking ont permis de se saisir des priorités en matière d’investissements en Afrique : infrastructures, agro-alimentaire, financement des projets, énergies et environnement, exploitation minière, immobilier et aménagement de la ville, gestion des talents et autres stratégies de croissance,des défis à relever qui sont autant d’opportunités d’affaires pour les investissements locaux et internationaux.
Chefs d’entreprises et partenaires de l’Afrique présents dans cette rencontre annuelle ont relevé les enjeux économiques du continent (forces, potentiel et défis) pour les confronter aux opportunités d’affaires. En plus d’une cérémonie de remise de prix et des « one-to-one meetings », plusieurs thématiques ont été mises à la table des conférenciers, parmi lesquelles le financement des projets, spécifiquement des infrastructures, l’agro-alimentaire et l’industrie, la gestion des talents, les énergies renouvelables et le changement climatique.

La création et le financement d’infrastructures sur le continent s’est révélée être le préalable des exigences actuelles du développement économique. La tendance du financement des infrastructures étant aux partenariats public-privé (PPP), les conférenciers à la table-ronde dédiée ont appelé les gouvernements africains à mettre en place un cadre juridique conséquent et clair sur les investissements étrangers.
Pédagogie et implication des partenaires du secteur restent des préalables
Aux investisseurs internationaux désireux de se rendre en Afrique, le conseil a été donné « d’être réaliste dans la manière d’investir en Afrique » car si les PPP sont aboutis en France, il n’en est pas le cas en Afrique où il faut plus de simplicité, de souplesse notamment sur les régimes fiscaux. Un accent a également été mis sur les risques à financer en PPP, la réalisation du projet n’étant pas toujours garanti du fait de la faiblesse d’instruments de prêts, les banques commerciales n’ayant pas assez de supports pour inciter à l’investissement. Les projets doivent être notamment structurés, avec de surcroît de longues ( de 5 à 10 années) et lourdes procédures à prendre en compte. Ce qui nécessite par conséquent une pédagogie sur la perception du risque africain et la structuration du projet. En effet, à cause du regain d’intérêt vers l’Afrique, beaucoup de pays doivent renouveler leur business models.

L’agro-alimentaire, l’épine dorsale dans un contexte de crise alimentaire
Considérant l’urgence de la crise alimentaire dûe à la secherese et à la guerre en Ukraine, les investisseurs ont mis en avant les besoins d’encadrement des échanges en coopération sud-sud (déjà lancée par la Zone de libre-échange continentale africaine – Zlecaf), par ailleurs à renforcer par des infrastructures appropriées. Autonomie, approvisionnement, amélioration par l’industrialisation sont les maître-mots pour le développement cohérent du secteur agro-alimentaire pris en otage par la guerre en Ukraine, une situation dramatique pour les pays vulnérables, qui demande une réponse mondiale et globale.
Parmi les défis, figure en bonne place l’énergie, peu stable, mais indispensable à l’exploitation agricole et à la transformation des terres. La provision en énergie doit en plus s’imbriquer aux normes environnementales, ce qui constitue un autre défi à relever pour les projets d’investissement dans le secteur. Les nouveaux projets doivent donc prendre en compte l’exigence environnementale en se saisissant de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire. Des solutions à mettre en œuvre et à adapter selon les pays.
Les financements posent également problème, car ceux à caractère international restent de “gros montants” qui ne se prêtent pas aux investisseurs locaux. C’est une difficulté à laquelle s’ajoute la longue durée relative au retour sur investissement. Pour alléger cette peine, les conférenciers préconisent un complément d’apport sous forme de titre participatif « pour améliorer la vie de chacun ».

Les Awards : Afriximbank et Orange restent les favoris en Afrique
Une cérémonie de remise de prix pendant le déjeuner d’affaires a récompensé les meilleurs projets et entreprises en Afrique et en Europe pour leur excellence. Les lauréats de chaque catégorie ont été élus par un jury indépendant, constitué de plus de 80 experts dans leurs secteurs :
Meilleur projet Energie renouvelable: Baobab+ et Voltalia
Meilleur projet Energie: Bboxx, et une mention speciale à Namene Solar
Meilleur projet Minier : Ivanhoe Mines et au Groupe Managem
Meilleur projet Infrastructure: Hassan Allam Holding, et une mention speciale à EQUANS
Meilleur projet Immobilier: HC CAPITAL PROPERTIES LTD
Meilleur projet Urbanisme: Groupe RAGNI
meilleur entreprise internationale en Afrique: Orange
Meilleur stratégie d’Etat: République de Côte d’Ivoire, mentionspéxcuale à la Zambie
Meilleure femme leader en Afrique: Toyin F Sanni Executive Vice Chair, Emerging Africa Group, mention spéciale à Marie-Alix de Putter®
Meilleur CEO africain: Jean-Luc Jonan de Groupe COFINA, mention spéciale à Ahmed Elsewedy de ELSEWEDY ELECTRIC
Meilleur investisseur en Private Equity : Meridiam
Meilleure banque en Afrique: African Export-Import Bank (Afreximbank)
The africa investments forum and awards est un événement co-organisé par le groupe Leaders League. L’ambition d’AIFA est de rassembler les leaders africains et européens autour d’un programme de conférences complet, d’une prestigieuse remise de prix ainsi que de multiples opportunités de networking.
C. F.
