(Agence Ecofin) – Grâce au statut national d’étudiant-entrepreneur, les étudiants camerounais ayant des idées d’entreprise bénéficieront de l’accompagnement et de la flexibilité nécessaires pour mener à bien leurs projets, durant leur parcours académique.
Le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo, vient de rendre publique une circulaire créant le Statut national étudiant-entrepreneur au Cameroun. L’objectif est d’inciter les apprenants à créer leurs entreprises et à être leurs propres patrons, alors que le chômage affecte surtout les jeunes et les diplômés de l’enseignement supérieur, d’après l’Institut national de la statistique (INS).
Selon le texte signé, vendredi 13 janvier, il s’agit d’un statut spécial « accordé aux étudiants qui disposent d’une idée de projet et/ou comptent créer une entreprise durant leur parcours académique ou après l’obtention de leur diplôme ».
Ce statut accorde divers avantages à l’étudiant, entre autres : flexibilité dans son emploi du temps, accès à un espace de travail de groupe (coworking) lorsqu’il est prévu par l’établissement ou le pôle entrepreneurial, possibilité de considérer son projet de création d’entreprise comme un projet de fin d’études, accompagnement et suivi personnalisés par des encadreurs académiques et professionnels, soutien dans la recherche des sources de financement. Le retrait ou la fin du statut étudiant-entrepreneur entraîne de facto l’arrêt de ces avantages, nous renseigne Stopblablacam.
Selon le texte ministériel, il est possible de candidater à titre individuel ou par groupe d’étudiants de spécialités différentes du même établissement académique, le groupe ne devant toutefois pas excéder plus de cinq membres. Le statut étudiant-entrepreneur est accordé par le chef de l’institution universitaire, sous conditions, après examen du dossier de candidature par le Comité de sélection et d’évaluation institué à cet effet. Il est valable pour une année universitaire, mais peut être renouvelé en fonction des besoins du porteur du projet, dans les mêmes conditions que la première demande.
Inadéquation formation-emploi
Il peut également être renouvelé sur demande expresse du bénéficiaire. Dans ce cas, « le Comité de validation statue en fonction de l’engagement du demandeur sur son projet dans la période passée et de sa participation effective aux activités de la structure d’incubation ». Cette mesure du gouvernement vise à s’attaquer à la problématique de l’inadéquation formation-emploi, régulièrement dénoncée au Cameroun. Une situation qui, de l’avis de plusieurs analystes, explique le chômage et le sous-emploi des jeunes dans le pays.
« Le défi d’employabilité des diplômés en contexte de massification des effectifs postule à un changement de paradigme en mettant le curseur sur le développement des compétences innovantes et la valorisation des résultats de la recherche. Dans cette optique, il devient essentiel, voire impératif, de tout mettre en œuvre pour le plein succès du programme étudiant-entrepreneur, afin de réaliser l’une des missions assignées à l’enseignement supérieur, à savoir l’appui au développement », justifie Jacques Fame Ndongo.
Patricia Ngo Ngouem