Par Adama Wade, envoyé spécial.
Financial Afrik
Loin du spectacle de désolation qui a suivi le séisme meurtrier du samedi 9 septembre, les structures en bois, aluminium et matériaux renouvelables devant abriter les assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du FMI, ont bien absorbé le choc. «Pas de dégâts significatifs », nous fait savoir l’un des responsables de ce chantier immense qui couvre 50 hectares et qui doit accueillir les 14 0000 délégués issus de 190 pays représentant tout le globe. L’événement est prévu du 9 au 15 octobre 2023 sur le site de Bab Ighli.
Plus d’un millier d’ouvriers œuvrent au quotidien sur ces lieux jouxtant la vieille ville, la Médina, et qui ont eu déjà à accueillir deux fois plus du monde, soit 30 000 personnes, lors de la Cop de 2016. Le challenge est toujours le même : livrer le chantier à temps. Et sur ce point, le chrono sera respecté. Les travaux seront livrés dans deux semaines tout au plus. Des équipes du FMI et de la Banque Mondiale dont Férid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui ont visité le site et les structures d’hébergement, elles aussi restées largement intactes, sont reparties satisfaites.
Bref, Marrakech et l’Afrique seront bel et bien au rendez-vous de cet événement important, le premier sur le continent africain depuis 50 ans, le premier dans le monde arabe depuis 20 ans, comme le fait savoir Abdelatif Jouahri, le gouverneur de Bank Al Maghrib (la Banque Centrale du Maroc) joint par visioconférence à propos des attentes des pays du Sud par rapport à ce rendez-vous mondial (synthèse à venir dans notre édition de lundi). Ce ne sont pas les sujets qui manqueront pour la Banque Centrale marocaine qui œuvre de concert avec l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA) et le caucus africain réuni récemment à Cap-Vert. Les réformes des systèmes multilatéraux déjà abordés en juin dernier lors du sommet de Paris sur la nouvelle architecture financière mondiale, les questions des rôles des institutionnels multilatérales et des banques de développement, la problématique de la dette et de ses dérivés mais aussi l’enjeu de l’inclusion financière, de la transition énergétique ou encore de la représentativité de l’Afrique dans les institutions seront autant de sujets qui seront passés en revue dans la salle plénière (3 800 places) des assemblées, dans les 48 sites dédiés aux side events ou encore en comités dans les 650 bureaux affectés aux délégations. La presse bénéficiera d’un espace de 650 places.
À la veille du séisme, le comité de pilotage présidé par le premier ministre marocain Aziz Akhannouch, déclarait que les grands travaux étaient terminés. Un constat qui demeure après le tremblement de terre d’une intensité de 7 degrés sur l’échelle de Richter. La phase 2 de finition et de la décoration est prévue s’achever le 24 septembre. La course aux inscriptions se poursuit.