
Le salon international de l’agriculture a pris fin le 5 mars. Comme l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, le Cameroun, le Sénégal, la Côte – d’Ivoire et le Rwanda, la délégation de la RDC a assuré la visibilité du continent africain, conduite par l’Agence Nationale de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais (ANADEC) représentée par son directeur général Ezéchiel Biduaya et Adolphe Mabiola, directeur provincial.
Ce fut une première avec l’ANADEC, le pays ayant déjà participé au SIA avec d’autres structures comme notamment l’Agence Nationale pour la Promotion des Exportations (ANAPEX). De l’artisanat, du café, du vin de palme et du jus d’ananas fabriqué en RDC ont été exposés et offerts à la dégustation pendant la durée du salon. Le dynamique stand « République Démocratique du Congo » n’a pas désemplit.

Il y avait à découvrir le café « la Kinoise », le seul cultivé et transformé par Tisya Mukuna à Kinshasa, la capitale congolaise , le vin de palme «Tomela », du jus de fruit d’ananas bio fabriqué par l’entreprise Bilengi Bio dont la promotrice est Nicole Kabongo, les produits de la filière cuir (chaussures, tong en raphia, maroquinerie et bijoux) issus de l’incubateur de l’ANADEC qui accompagne tous les entrepreneurs évoluant dans le secteur. Par contre, seulement quelques échantillons de légumes : safou, gombo, patate douce, tomate, igname, banane plantain.

« Nous n’avons pas réussi à acheminer le manioc et d’autres produits à cause de la réglementation interdisant l’entrée sur le territoire français de tout ce qui est végétal. C’est une pesanteur qui nous a empêché d’exposer les légumes de chez nous » a expliqué Aldolphe Mabiola avant de révéler avec regret la difficulté de la délivrance des visas : « Nous devions accompagner des jeunes entrepreneurs dans le secteur de l’agro-transformation des produits comme le gingembre, le baobab et la citronnelle. Mais certains n’ont pas obtenu de visa d’entrée en France ». Optimiste, le directeur provincial a assuré revenir « mieux préparés » l’année prochaine.

Quant à l’affluence du public, le stand n’a pas désemplit. Les produits les plus vendus ont été le café, le jus de fruit et les articles de la filière cuir. Le vin de palme a été plébiscité en dégustation. « Nous sommes présents au SIA grâce à notre grand potentiel. Nous disposons de grands espaces de terres arables et irrigables ; rien qu’avec l’agriculture, nous pouvons développer notre pays. C’est pourquoi, avec l’ANADEC qui est l’organe technique du gouvernement, nous incitons et nous encourageons surtout la jeunesse à se lancer dans l’agriculture. Participer à cette activité permet aux jeunes qui sont dans l’agriculture de faire connaitre leurs produits et de trouver des débouchés. Nous recherchons la souveraineté alimentaire. Avec toutes les richesses naturelles que nous avons, c’est une aberration que nous continuions à importer des jus des pays lointains comme la Thaïlande, la Malaisie, etc. C’est un vrai paradoxe. Nous devons valoriser notre agriculture, donner de la valeur ajoutée en transformant localement nos produits agricoles. Cela va nous aider à atteindre la sécurité alimentaire. », a déclaré avec solennité Aldolphe Mabiola.

Organe technique du gouvernement congolais, l’ANADEC œuvre pour la promotion de l’entrepreneuriat national au moyen de l’information, la formation théorique et pratique sur l’accès au financement et aux marchés en vue de favoriser l’émergence de la classe moyenne congolaise. La structure sensibilise et accompagne à l’entrepreneuriat à travers notamment le mentorat et la mise à niveau par la participation aux salons et expositions.
Tisya Mukuna remporte le trophée des agricultures du monde avec le café « La Kinoise »
« J’ai reçu le trophée le 1er mars, pour mon café robusta dans la catégorie des agriculteurs du monde. J’étais invitée pour représenter la RDC qui a participé à ce Salon en France. Ce Salon réunit différents pays comme la Côte d’Ivoire, le Maroc ou encore la Slovénie, la Suisse, et l’Italie. C’est un plaisir d’avoir pu fièrement représenter la RDC et son terroir avec le café La Kinoise », s’est exprimée à la presse Tisya Mukuna, directrice générale et fondatrice de la marque « Café la Kinoise ».

La jeune femme congolaise s’est démarquée au SIA et avec elle, la RDC. Une distinction qui couronne son dur labeur et sa persévérance dans le secteur. Tisya Mukuna impose ainsi son café La Kinoise comme une marque incontournable en RDC où la concurrence est rude, entre la fabrication locale et café importé. La Kinoise, c’est encore deux variétés de café arabica et le café robusta, au goût chocolaté qui a fait le bonheur des visiteurs nombreux sur le stand de la République Démocratique du Congo.
Il est important de relever que les produits africains vus sur les stands inondent déjà les marchés de l’Union Européenne. Les consommateurs de plus en plus exigeants recherchent nouveauté et fraîcheur lorque l’innovation est demandée dans l’adapation et la modernisation des recettes pour une meilleure promotion de la cuisine africaine, notamment de celle de l’Afrique centrale éclipsée par l’Afrique de l’Ouest. Cette nouvelle exigence des diasporas concerne également la vente de produits que beaucoup espère voir intégrés dans les chaînes de distribution traditionnelles, en dehors des circuits de boutiques dites “exotiques” tenues majoritairement par les asiatiques. Une vision qui se dessine progressivement dans les partenariats entre professionnels.
Bientôt une nouvelle édition de la FIKIN après plus 20 années d’absence
Un nouvel élan pour la Foire Internationale de Kinshasa, « miroir de l’économie nationale » qui revient avec une « plus belle robe ». La FIKIN ouvrira ses portes à Kinshasa le 23 juillet 2023 avec de nouvelles infrastructures aux normes internationales dont la construction a été confiée à un investisseur turc. Une annonce faite par le nouveau directeur général de la FIKIN, Didier Kabampele Ngabul en visite au salon international de l’agriculture de Paris. Au micro de la chaîne congolaise b-One, le nouveau directeur général a présenté l’objet de sa présence à la grande ferme de France : « Nous sommes en train de vouloir donner une nouvelle dynamique pour que désormais la FIKIN participe aussi aux foires internationales. Le chef de l’Etat a mis à notre disposition Milvest, un investisseur turc qui va reconstruire la FIKIN aux normes internationales. Pour cela, nous avons pris contact avec des partenaires pour ériger des stands répondant aux critères que nous voyons ici à Paris. La FIKIN va revêtir sa plus belle robe pour satisfaire les attentes des congolais.» Didier Kabampele Ngabul qui a émis le voeu de vouloir « redorer l’image de la FIKIN» a noué plusieurs contacts au SIA avec les organisateurs, les exposants et la diaspora congolaise.
Carmen Féviliyé