Une belle affluence pour la troisième édition du rendez-vous littéraire avec l’Afrique tenu du 15 au 17 mars dans le lieu habituel de la mairie du 6eme arrondissement de Paris, au cœur de la capitale française. Un succès renouvelé par la richesse du programme, la participation de nombreux auteurs et maisons d’édition venus d’Afrique. Ce qui donne désormais à l’événement littéraire autour du continent une dimension internationale. La saison 2023 a été consacrée à la Côte d’Ivoire.
« Décloisonner les imaginaires, repenser les futurs » a été l’invitation à une réflexion sur les enjeux intellectuels de ce début de vingt-et-unième siècle africain. Près de quatre-vingts éditeurs de renom et moins connus, des libraires, plus de deux cent auteurs et un public encore plus nombreux ont été à ce rendez-vous orchestré par Erick Monjour, responsable du Salon. Au de conférences de séances de dédicaces et autres activités.
La participation des auteurs en auto-édition a été remarquable, plus nombreux que l’année dernière. A ce sujet, Erick Monjour a considéré au micro de nos confrères de RFI, que « cela permet à beaucoup d’auteurs de pouvoir présenter des livres, d’avoir le plaisir d’écrire sans attendre qu’un éditeur les accepte. C’est un fait nouveau parce qu’aujourd’hui, on a des possibilités d’impression à la demande qui n’existait pas auparavant ».
Deux tables-rondes hommages à deux grands auteurs originaires du Congo-Brazzaville, Henri Lopes et Tchicaya U Tam’si modérées par Boniface Mongo Boussa, Nimrod, deux autres grands auteurs du Congo et du Tchad, et l’éditeur Jean-Noël Schifano de Continents Noirs (Edition Gallimard).
Dibakana Mankessi et Dieudonné Niangouna, du Congo, récompensés par le Grand prix d’Afrique 2023
L’Association des Ecrivains de Langue Française (ADELF) a décerné deux prix à deux auteurs originaires du Congo-Brazzaville: le Grand prix Afrique 2023 allant à l’auteur Dibakana Mankessi pour Le spsychalyste de Brazzaville (éditions Les Lettres Mouchetées) et le Grand prix Afrique Avant-garde 2023 à Dieudonné Niagouna pour son titre La mise en papa (éditions L’œil d’or à Paris). Sous la présidence d’Erick Monjour, les deux prix ont été remis par le bloggeur littéraire Reassi Ouabonzi, membre du jury, qui partageant la même origine congolaise avec les lauréats.
Jean-Aimé Dibakana Mouanda dit Dibakana Mankessi est un écrivain sociologue né le 26 septembre 1966 à Nkayi, au Congo-Brazzaville. Résidant en France où il enseigne la sociologie, Dibakana Mankessi est déjà auteur de deux romans (On m’appelait ascension Férié et La brève histoire de ma mère), de nouvelles et d’essais. Le spsychanalyste de Brazzaville met en scène le docteur Kaya, ancien médecin généraliste qui ouvre le premier cabinet de psychanalyse en 1960 à Brazzaville, peu après l’indépendance. A travers les consultations de ses patients, le roman fait découvrir la vie privée et les tourments psychologiques des Congolais durant cette période de bouleversements politique et sociaux.
Dieudonné Niangouna est un auteur dramatique, comédien et metteur en scène, né en 1976 à Brazzaville où il s’et imposé rapidement sur la scène théâtrale congolaise et internationale, après des études d’arts. Fondateur et directeur de Mantsina sur scène, le festival international de théâtre qui se tient chaque année à Brazzaville. La mise en papa est le deuxième tome d’une trilogie qui raconte l’histoire de Fiston dont le père se noie mystérieusement dans le fleuve Congo. A travers le destin tragique du personnage principal, Dieudonné Niangouna dresse un portrait de la période tourmentée de l’histoire du Congo.
Par ailleurs, le Prix africain du livre d’art a été remporté par l’éditeur Citadelle &Mazeno. La présence du Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri et de la ministre de l’industrie Culturelle du Congo, Lydie Pongault a été très appréciée. Le Cameroun ou le Congo-Brazzaville pourrait être l’un des pays invités de l’édition 2025.
Carmen Féviliyé